Bibliomania : livres en cours

jeudi 3 mars 2011

Deux femmes- Martina Cole




Quatrième de couverture: Dans l’East End, banlieue sinistrée du sud-est de Londres, le danger et la violence sont l’ordinaire. Susan y joue des seules armes dont elle dispose : l’humour et l’amour infini qu’elle porte à Barry, son mari, le caïd à la gueule d’ange. Mais Barry ne sait pas l’aimer,
et la frappe à la moindre contrariété.
Un soir, dans un acte désespéré, Susan lui fait éclater le crâne à coups de marteau. Sa seule certitude, c’est d’avoir protégé ses quatre enfants d’un monstre. Eux, au moins, lui auront échappé.
On la transfère dans la cellule de Matilda Enderby, meurtrière elle aussi.
Les destins de ces deux femmes vont se nouer à jamais. Personne n’aurait pu prédire quelles conséquences aurait leur rencontre...

Ma critique: J'ai fait cette lecture dans le cadre d'une lecture commune avec le forum Partage lecture. J'avais lu la quatrième de couverture et il m'intéressait. Toutefois, je ne le trouvais nulle part à Québec. Heureusement, en fouillant dans un nouveau bouquiniste, je suis tombée sur ce livre par hasard, car il n'était pas sur les rayons de livres, mais bien dans une petite boîte.
Avec cette longue introduction qui dit simplement que j'ai fini par lire ce livre de Martina Cole je vous donne ma critique.

Au départ, j'avais lu certains avertissements qui "dénonçaient"(oui j'ai dis le bon mot pour décrire ce que j'ai lu) la vulgarité de ce suspense. Il est vrai que le vocabulaire ne se compare pas à une œuvre de Tolstoi ou de Shakespeare, mais les statut sociaux et les milieux de vie sont très différents. Sans porter de jugement, je crois que les gens de milieux défavorisé ou qui manquent d'éducation ne sont pas outillés du même vocabulaire que ceux des milieux plus favorisés. En plus, Susan provient d'un réseau familial violent, qui s'envoie des jurons par la tête à chaque fois que de l'air entre dans leurs poumons. Je crois seulement que le langage familier pour ne pas dire populaire est adéquat et même nécessaire pour représenter avec justesse l'environnement dans lequel elle vit. Je ferme maintenant la parenthèse en vous faisant part de mon appréciation de ce livre.
J'ai vraiment aimé. Sincèrement et sensiblement. J'ai aimé comment Martina Cole nous insère dans l'univers de Susan et la facilité qu'elle a de nous amener à haïr Joey et Gary. J'ai ressenti l'amour de Susan pour ses enfants, j'ai apprécié sa sensibilité,sa bonté (pouvons-nous parler aussi de naîveté?) et toutes les belles choses qui font d'elle un personnage franchement étonnant.
Le livre ne repose pas sur l'intrigue ou le dénouement, il est assez facile de prédire les événements. Néanmoins, les faits, les jours, le quotidien est tellement bien racontés que nous avons une aisance et une sympathie par rapport à Susan, à cette victime.

J'ai compris la sévérité de la violence conjugale et tout le poids qui venait avec. J'ai compris l'amour qu'une personne violentée pouvait ressentir pour son conjoint (conjoint dans le roman) et j'ai compris, j'ai pu voir les sentiments, les regrets, la haine et la colère.

Toutefois, le livre est quand même assez long et il y a quelques petites longueurs. Je me suis accrochée à l'histoire après 150 pages. Le reste en valait largement la chandelle.

En relisant la quatrième de couverture, je me suis dit que Mathilda et Susan n'avaient pas un destin aussi similaire qu'il est écrit, mais bon à vous de le lire pour m'expliquer ou me contredire?

Ce livre n'est pas au centre de la vie carcérale, mais, personnellement je crois que le livre est bâti sur les épaules de Susan, à ses gouttes de sueur consacrées à ses enfants. J'ai vu l'amour d'une mère à travers toutes les tempêtes. Qu'est-ce qu'une mère ne ferait pas pour protéger un de ses bébés?
Ce livre explique un milieu de vie qui n'est pas le mien et de là mon intérêt pour Deux femmes. Il me fait voir une histoire de quartier, une histoire de rue comme il doit y en avoir bien d'autres, avec des méchants, des voleurs, des criminels et des victimes...

Je donne 4 barreaux de prisonniers sur 5 (vous comprenez pourquoi) pour un roman qui a remué tout simplement mon cœur sensible aux âmes humaines. Je vous le conseille, même si le langage est cru,vulgaire, car dans la vie il n'y a pas que des gens heureux et bien articulés.

Citation :Être une femme, c’est une douleur. Quand on devient jeune fille, ça fait mal. Quand on devient bien-aimée, ça fait mal. Quand on devient mère, ça fait mal. Mais le plus intolérable, c’est d’être une femme qui n’a pas connu toutes ces douleurs.

Blaga Dimitrova