Bibliomania : livres en cours

samedi 11 juin 2011

Je n'ai rien oublié (Small World)- Martin Sutter



Quatrième de couverture
:À 60 ans, Conrad Lang vit aux crochets d'une riche famille qui l'a recueilli enfant et l'emploie aujourd'hui comme gardien. Un soir, il met accidentellement le feu à leur villa. Ce sont les premiers symptômes d'un mal mystérieux, qui va avoir d'autres conséquences troublantes. Au fur et à mesure que sa mémoire proche est engloutie, des souvenirs que certains espéraient enfouis à tout jamais resurgissent peu à peu

Ma critique: Le pouvoir de la mémoire a changé depuis cette lecture. Je me doutais bien que le fait de perdre tout doucement nos souvenirs, nos repères, nos habitudes doit paralyser l'individu. La personne se sent partir vers le néant, vers le vide. Ce qui est intéressant avec ce roman, c'est que l'entourage de la personne est exploité à son plein potentiel. Il n'y pas seulement la personne "malade" qui souffre, mais il y a aussi la famille, l'entourage. La personne aimée se "détériore" doucement, se perd et la famille perd cette personne aussi (l'entourage ne perd pas la mémoire...).Cette histoire est remplie d'émotions, de vécu, de fragilité. Elle raconte la vie de Conrad et les répercussions de la maladie sur son entourage, avec ces bons et mauvais côtés. Cette histoire nous guide doucement vers le chemin de la maladie de Conrad.
Il n'y a pas seulement la réalité de d’Alzheimer, mais il y a aussi une belle histoire qui l'entoure. Le personnage principal est très particulier, il nous surprend même à certains moments.

Je donne 3.5 grands-papas sur 5, car j'ai aimé ce roman, humain et terre à terre. Ce livre n'est pas un coup de cœur mais il m'a fait passer un bon moment de lecture. À mi-chemin entre le mystère et l'humanité, ce livre est à conseiller.





Merci à Partage Lecture et à Points pour ce beau partenariat !



Citation: Les plaisirs de la jeunesse reproduits par la mémoire sont des ruines vue au flambeau. François René de Chateaubriand




dimanche 22 mai 2011

Mange,Prie,Aime- Elizabeth Gilbert

Quatrième de couverture: trente et un ans, Elizabeth Gilbert possède tout ce dont une américaine ambitieuse peut rêver : un mari dévoué, une belle maison, une carrière prometteuse. Elle devrait nager dans le bonheur, pourtant elle est rongée par l'angoisse, le doute, l'insatisfaction...
S'ensuivent un divorce, une dépression et une liaison désastreuse qui la laissent exsangue et encore plus désemparée. Elle décide de tout plaquer pour partir seule à travers le monde.
À elle de se construire la vie qu'elle s'est choisie !
En Italie, elle goûte aux délices de la dolce vita et prend les "douze kilos les plus heureux de sa vie", en Inde, ashram et rigueur ascétique l'aident à discipliner son esprit (lever à 4 heures du matin, méditation et nettoyage des sols !) et en Indonésie, elle cherche à réconcilier son corps et son âme pour trouver l'équilibre qu'on appelle le bonheur...

Elisabeth Gilbert nous invite à un voyage vers l'inconnu joyeux et émouvant, libéré des mascarades et faux-semblants. Àtravers une mosaïque d'émotions et d'expériences culturelles, elle a su conquérir le coeur de millions de lectrices qui ont aimé pleurer et rire avec elle. Et qui rêvent de changer de vie, elles aussi.


Ma critique: Lorsque j'aime un livre, il est très facile pour moi de lui donner un piédestal. Ce n'est pourtant pas le cas avec ce livre. J'ai cherché comment décrire ce livre, mais tout est bloqué en moi. Est-ce l'habitude ? J'écris rarement un billet sur un livre que je n'aime pas. Pourtant, une blogueuse (qui parle de livres) est en devoir d'exprimer ce qu'elle aime et ce qu'elle n'aime pas. Prie,mange,aime est un roman tout simplement conçu pour une grande masse de lecteurs, mais je ne fais pas partie de ceux-ci.

Où est l'originalité ? J'y vais un peu dur, pour la main d'écriture, car j'ai lu la version française et non la version originale, écrit de la main de l'auteur. Je trouve toutefois le style et le corps de l'histoire neutre et assez prévisible. Ma lecture fût très longue et je me demandais si c'était moi le problème vu la grande popularité de ce livre. Je voyais son voyage spirituel prendre forme et je savais exactement où il avait l'intention de se rendre. Cette femme venait de divorcer, elle n'avait pas d'enfant et avait toujours aimé partir en voyage. Qu'est-ce que cette femme maintenant libre allait faire? Elle aurait pus se morfondre éternellement et tomber en dépression ou partir à la découverte du monde. Qu'est-ce qu' Elizabeth allait bien faire!
Malgré la construction du texte et/ou de l'histoire, il y a de belles phrases poétiques et profondes qui amène d'intéressantes réflexions. Excluant la profondeur et la réflexion, ce livre à été très lourd pour moi, ne trouvant pas le fil conducteur du livre. Nous voyons le voyage vers le bonheur d'une femme désemparée, qui par le voyage cherche un sens à sa vie. Aucune surprise, aucune palpitation, qu'une constatation de tous les efforts,plaisirs et rencontres qu'elle allait faire. Un roman avec de bonnes intentions, mais qui n'est malheureusement pas dans ma palette littéraire.

Je donne 2 étoiles sur 5 à ce livre, car de 1) il ne rejoint pas mes intérêts de lecture de 2) un livre prévisible. Un livre qui ne colle pas à ma peau tout simplement, ayant l'impression que ce livre est un mélange de chick lit et de spiritualité à l'eau de rose. N'ayant rien contre ces deux genres, je n'y adhère tout simplement pas.

sur 5


citation: Il existe entre ciel et terre bien plus de mystères que ne peut en imaginer toute votre philosophie. William Shakespeare

lundi 16 mai 2011

La catin - Iny Lorentz


Quatrième de couverture: Constance, 1410. La belle et pure Marie est promise à Ruppertus, riche avocat peu scrupuleux qu'elle ne connaît guère, en échange d'une dot conséquente.Mais la veille de ses noces, son avenir s'effondre: victime d'un horrible complot, elle est accusée de dévergondage, jetée en prison et, alors qu'elle y attend d'être innocentée, trois brutes la violent sauvagement. Inculpée du péché de chair, Marie est torturée et bannie de la ville, pendant que Ruppertus s'approprie tous ses biens.Seule, blessée, elle est recueillie et soignée par des femmes de petite vertu. Ayant tout perdu, Marie n'a d'autre choix que d'adopter la vie des prostituée vagabondes. Privée injustement de ses droits, elle endure pendant cinq ans l'humiliation quotidienne, la violence, les privations. Mais son désir de vengeance la pousse à vivre...

Ma critique: Sans tous les sites, les forums et les “blogs” de lecture, je n’aurais pas la chance de découvrir des livres comme « la catin ». Le roman historique n’est pas un genre littéraire que j’ai le réflexe de choisir dans les librairies, mais avec le temps, mon raffinement de lecture me porte plus souvent vers ces romans historiques.

J’ai donc découvert la catin dans le cadre d’un « challenge » de lecture. Le thème de la prostitution est toujours une bonne perche pour m’attirer à lire une œuvre en particulier. La catin est un livre romancé ,basée sur l’histoire des courtisanes. Donc, il est divertissant en plus d’être instructif. Ce qui correspond parfaitement à ma personne.

L’introduction du billet démontre bien l’intérêt et l’appréciation que j’ai pour ce livre. La caractéristique qui habille bien le roman d’Iny Lorentz est «intéressant ». L’histoire est prévisible; mais je me questionne si c’est parce que je lis tellement de livres que j’ai crée une sorte de prédiction (un jugement), un sens aiguisé de l’intrigue. Tout ça est une question de temps.

Pour continuer, l’histoire de Marie est palpitante, remplie de bonne volonté et d’aventure ; elle est une femme déterminée en quête de bonheur. Les mots sont très imagés donc il est facile de voir l'action se mettre en place dans notre tête. J'aime le déroulement de l'histoire et j'ai déjà hâte de lire le deuxième tome, qui est dans ma PAL.

Je donne donc 4 petites poupées sur 5 (catin=poupées:P). Je sais , dernièrement, je donne beaucoup de 4 sur 5. Je ne m'en plains pas, cela veut tout simplement dire que de bons livres me tombent dans les mains. Je vais quand même faire des efforts pour vous écrire un billet sur un livre que je n'ai pas aimé du tout ou que j'ai trouvé assez "ordinaire". Néanmoins, je me souhaite encore de nombreuses et nombreuses découvertes littéraires...

citation: Qu'est-ce que l'espoir? Une catin qui nous séduit pour se faire tout donner. Sandor Petöfi

mardi 3 mai 2011

Women- Charles Bukowski


Quatrième de couverture : Henry Chinaski, écrivain alcoolique, est décidément né pour se battre. Après des années à enchaîner des boulots misérables, à dépenser son argent en paris et en femmes, il finit par devenir célèbre...

A cinquante ans, le voilà qui mène une vie de rock star, et entretient des aventures sexuelles qui feraient pâlir Casanova.

Ma critique : Si vous pensez que Frédéric Beigbeder est vulgaire, vous vous mettez le doigt dans l'œil. Monsieur Bukowski est étonnamment vulgaire. Ceci étant dit, ce n'est pas une critique négative, car j'ai un léger penchant sur tout auteur qui cherche à provoquer et tout auteur qui dégage quelque chose d'unique (vous vous dites que tout le monde est unique ? Dans le cas de mes lectures, il m'arrive que je n'accroche pas sur un auteur ou que je trouve qu'il est un peu trop Déjà vu). Pour mon premier Bukowski , j'en ressors ravie,mais je vous donne un petit avertissement, car je ne crois pas que Women est un livre grand public. Si vous n'aimez pas les gens qui parlent cru, qui parlent de sexe, de drogues et de déchéance, n'achetez pas ce livre. De plus, si vous cherchez une intrigue ce n'est pas dans ce livre que vous allez en trouver. Ce n'est pas un roman, ni un essai, ni une nouvelle; c'est une autobiographie fictive (enfin je le suppose). C'est le quotidien d'Henri Chinaski à travers l'alcool, les femmes et sa démarche d'écriture. Il n'y a pas d'intrigue, de texte qui sort de l'ordinaire, mais il y a une humanité particulière et une personnalité hors du commun, un peu disjoncté.

Je donne 4 verres de Whisky sur 5 , car j'ai été charmée par l'écriture franche et marginale. Par l'honnêteté de ses propos ainsi que ses dialogues très imagés. Je conseille cette lecture, ou n'importe quel autre Bukowski, pour toi qui n'aimes pas la censure, qui aime le sexe, la drogue et le rock n roll. Charles Bukowski est un classique de la vulgarité et de la débauche.



Citation : 1) L'alcool permet de se sentir bien même en compagnie d'écrivains. 2) L'alcool facilite le contact avec les gens qui n'ont jamais lu un livre. 3) Grâce à l'alcool, on peu, même si l'on est germaniste paraître inventif et spirituel. Michaël Krüger


jeudi 28 avril 2011

La grand-mère de Jade- Frédérique Deghelt



Quatrième de couverture : La grand-mère de Jade

« Les livres furent mes amants et avec eux j'ai trompé ton grand-père qui n'en a jamais rien su pendant toute notre vie commune. »

Quand Jade, une jeune femme moderne, « enlève » sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite et fait habiter à Paris celle qui n'a jamais quitté la campagne, beaucoup de choses en sont bouleversées. À commencer par l'image que Jade avait de sa Mamoune, si bonne, si discrète...

Une histoire d'amour entre deux femmes, deux générations, au dénouement troublant...

Ma critique: Cette critique n'est pas objective du tout, ce livre est critiqué par mon cœur qui a été touché à l'instant même où j'ai ouvert ce livre. La grand-mère a une signification particulièrement émotive pour moi. Je ressens tout l'amour que je ressens pour ma grand-mère celle qui est aussi ma maman.
Au départ, lorsque la grand-mère doit être retirée de sa maison pour se diriger vers une maison de "retraite", mon cœur s'est senti tout petit, sensible à la détresse et aux sentiments que Jade pouvait ressentir.
L'histoire est belle ,remplie de beaux moments, d'amour, d'entraide et de complicité entre deux ages qui ne peuvent que s'enrichir avec sa fraîcheur ou sa sagesse. La sagesse est autant à l'écoute que la jeunesse dans tout ce que l'une peut apporter à l'autre dans la vie.
À chaque deux ou trois pages, je m'arrêtais et je notais une phrase, une citation, un mot;(Ah c'est trop beau!)
Une écriture très belle, empreinte d'émotions, une belle rencontre avec deux âmes fortes ,mais perdues dans le tourbillon de la vie.

Je donne 4.5 /5 (belles grands-mamans) à ce livre, et ce ,pour une raison bien personnelle. Il m'a donné un petit coup au cœur. Ma mère, ma grand-maman est la personne que j'aime le plus au monde et de voir tous ces beaux mots de chaleur et d'amour entre une grand-maman et sa petite-fille, me fait voir comment le lien générationnel est important et puissant.
Ne les négligez pas, laissez vous nourrir et portez par l'élan d'amour et de connaissance que votre grand-maman peut vous donner!

Je ne parle pas de la fin...




Citation : Les oncles, les tantes et les cousins, c'est bien. Les parents, c'est ne pas négliger. Mais une grand-mère les vaut tous. Fanny Fern



mardi 5 avril 2011

La librairie des ombres- Mikkel Birkegaard


Quatrième de couverture: Nichée au cœur de Copenhague se trouve une vieille librairie au nom italien : Libri di Luca. Son propriétaire, Luca Campelli, vient de mourir de manière très abrupte et pour le moins… étrange. C’est Jon, son fils, avec qui il a rompu tout contact depuis 20 ans, qui hérite du magasin. Entraîné malgré lui dans l’histoire familiale, Jon découvre bientôt que cette librairie renferme un secret fabuleux. Son père était en fait à la tête d’une société de « lettore », des personnes dotées d’un pouvoir exceptionnel leur permettant d’influencer la lecture des autres, de créer des mondes merveilleux, de donner naissance à des histoires extraordinaires… mais aussi de manipuler jusqu’au meurtre. Plus Jon avance dans ses recherches, plus il se persuade que la mort de son père n’a rien de naturel. Dissimule-t-elle une lutte de pouvoirs au sein de cette société secrète ? Y a-t-il un traître parmi ses membres ? Quelqu’un cherche-t-il à s’emparer de leur don incroyable ? Afin de rassembler les morceaux épars de son passé et retrouver les assassins de son père, Jon se lance dans une quête acharnée qui va se révéler risquée… Et si Luca l’avait volontairement écarté de cette société aussi mystérieuse qu’inquiétante, où les livres ont le pouvoir de changer le cours de la vie ?

Ma critique: Un livre passionnant, écrit tout simplement pour moi (en fait,j'aime bien le croire :)). J'avais un peu peur que ce livre ressemble à l'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon ; qui est un de mes coups de cœur d'ailleurs. Néanmoins, ce livre-ci,est basé sur une histoire de livres à saveur fantastique, mais rien de plus. J'ai aimé l'originalité de l'histoire et la réalité des personnages. Les descriptions et l'humanité du vécu ; j'ai même rêvé d'être une réceptrice ou une émettrice. Nous voyons le pouvoir des livres sur une société, sur des choix, sur des moments de vies et même sur la...(Chut, je ne dis pas la suite) Je crois tellement au pouvoir du livre que de voir un roman qui traite de ce pouvoir, dans le média de la fiction, m'a décuplé l'envie de poursuivre les pages et de me faire guider par la famille Campelli.
Lorsque j'aime un livre, je l'aime presque avec folie. Je peux donc affirmer que la librairie des ombres m'a "rentré" dans la peau. Il ingénieux, il est maitrise et intrigue du début jusqu'à la fin. Il est quelque peu prévisible par rapport à ses les événements ,mais avec un sujet pareil, nous l'oublions un peu. Avec la sensibilité du détail, nous avons une facilité à nous imager l'histoire, les lieux, les personnages et le moment.
Je sais que je suis vendue par les histoires qui parlent de livres, je suis incapable de m'en lasser, je me sens comprise, je me complait dans les mots qui parlent de littérature. En plus, sans trop vous en dévoiler, cette fois-ci l'histoire est intéressante en plus de parler de "notre passion".

La librairie des ombres mérite 4 sur 5 et même plus, je suis seulement pas très à l'aise dans le montage d'images pour mettre la demi d'une ombre. Pour un livre qui glisse entre les mains tellement il se lit vite, une belle intrigue, des bons personnages, une belle sensibilité et une belle humanité. Les sentiments nous imprègnent facilement à la peau.

L'histoire d'une librairie "spéciale" avec des lecteurs "spéciaux" qui ont une mission "spéciale".
Précis non ?

citation: L'homme est l'ombre d'un songe et son œuvre est son ombre. Marie de Gournay

samedi 2 avril 2011

Le Soleil des Scorta- Laurent Gaudé

Quatrième de couverture: Sous le soleil écrasant du Sud italien, le sang des Scorta transmet, de père en fils, l'orgueil indomptable, la démence et la rage de vivre de ceux qui, seuls, défient un destin retors. Prs l'auteur de La Mort du roi Tsongor (prix Goncourt des lycéens 2002, prix des Libraires 2003).

Un homme avance sur sa mule dans un paysage pétrifié de chaleur, sous l'implacable soleil des Pouilles, en direction du minuscule village de Montepuccio, où il vient assouvir, au risque d'y perdre la vie, son désir et sa vengeance. Ses fautes de jeunesse - vols, violences, crimes de toutes sortes -, il les a payées de dix-sept ans de prison. Désormais libre, il entend bien, de gré ou de force, faire sienne une femme que dans sa jeunesse il convoitait.
De cette vengeance - on pourrait même dire : de cette scène primitive - va surgir la lignée des Scorta, une famille de "pouilleux" marqués par l'opprobre et la faute originelle, mais qui peu à peu, sur quatre générations, parvient à subsister, à planter ses racines dans un sol fruste, à saisir sa chance, transmettre ses valeurs et s'accorder aux beautés de sa terre natale
L'histoire de la famille Scorta se déroule sur un siècle (1870 à nos jours). Elle prend le double aspect d'un récit "objectif" et linéaire eue viennent scander les soliloques d'un des personnages, Carmela, vieillarde qui, avant de perdre la mémoire, se hâte de confier à l'ancien curé de Montepuccio ce qu'elle n'a pu encore raconter à personne : son voyage à New York avec ses frères, la création du bureau de tabac de Montepuccio, et plus largement sa vision subjective de l'aventure des Scorta. Car ce roman puissamment sudiste et solaire n'est nullement, au sens où on l'entend couramment, une "saga familiale". Marqué par la force de la parole, par la sincérité des personnages, par l'humilité et l'obstination des gens simples, par la recherche et la connaissance des joies élémentaires, le nouveau livre de Laurent Gaudé entrelace les destins comme les voix d'un hymne étincelant d'humanisme.


Ma critique: Il est assez étonnant comment mon appréciation d'un livre peut diverger de l'ensemble des critiques que je lis. Le soleil des Scorta m'a laissée sur ma fin ou ma faim (les deux sont appropriés dans ce contexte). Je peux affirmer et même confirmer que l'Italie est un pays qui m'attire et qui me donne envie de me promener dans la rue en mangeant de la crème glacée. Mais il m'en fallait plus pour apprécier ce livre. Je ne peux pas dire que Gaudé ne possède pas sa plume, au contraire. Toutefois,j'ai seulement senti la misère à travers les personnages. L'action ou les solutions ne semblaient pas être de la partie.; même si la famille Scorta réussit toujours à s'en sortir d'une certaine façon. Je ne suis pas une lectrice qui aime les histoires remplies de descriptions de tristesse. Je sais bien que la vie n'est pas un panier de bonheur et de rires, mais j'apprécie lorsque le malheur est justifié et non traîné à bout de bras. L'histoire des Scorta est un peu désolante et je me suis senti un peu triste en lisant ce livre, car je me sens très impuissante par rapport à la pauvreté. Les descriptions sont remplis de légèreté et de réalisme. Je considère ce roman comme un livre avec de belles descriptions, qui peut pousser de nombreuses personnes à visiter ce coin de l'Italie et sans plus (pour ma part). Ais-je louper le style de l'auteur, un bout de l'histoire ?

Je donne 3 Italie sur 5. Car je considère ce livre comme un roman italien, avec une famille, une mama, une complicité, un lien d'appartenance très fort. Mais comme je l'ai écrit ci-dessus, il ne m'a pas fait jeter par terre. J'ai un peu apprécié. Je vais continuer ma découverte de Gaudé pour consolider mon opinion de l'auteur.



Citation: Un soleil n'est pas un soleil. Un soleil n'est jamais éclipsé que par des lunes. Victor Hugo

samedi 26 mars 2011

Cette vie ou une autre- Dan chaon


Quatrième de couverture : "J’attendais depuis longtemps un roman comme celui-là, et je suis très heureux que ce soit Dan Chaon qui l’ait écrit. Il croit dans le pouvoir d'une histoire et il a foi en son lecteur."

Jonathan Franzen

Lucy a quitté le lycée et sa famille pour suivre un professeur charismatique qui n’est peut-être pas celui qu’elle croyait, Miles recherche son frère jumeau disparu depuis dix ans et qui a sans doute causé la mort de leurs parents, le jeune Ryan est bouleversé d’apprendre la véritable identité de son père : trois personnages totalement étrangers les uns aux autres, et dont les destins viennent s’entremêler de manière vertigineuse. Comme dans un jeu de pistes, Dan Chaon, finaliste du National Book Award, l’auteur de Parmi les disparus, établit des correspondances subtiles entre ces trajectoires, transformant peu à peu son récit en un véritable suspense psychologique, à la croisée des univers de David Lynch et de Don DeLillo. Une démonstration de virtuosité et d’audace littéraires sur l’érosion de l’identité dans un monde de plus en plus virtuel.


Ma critique : Lorsque j'ai terminé ce livre, je me suis automatiquement demandé comment j'allais faire sa critique. Il est facile de trop en dire, le sujet du livre étant la clé du dénouement.(Est-ce qu'il est déjà trop tard? J'en ai déjà trop dit?) J'ai particulièrement aimé ce livre et ce plus particulièrement grâce à son originalité et au talent de l'auteur de nous décrire les personnages, de nous amener sur certaines pistes et de nous inculquer les pensées des protagonistes d'une façon très humaine. J'ai eu un petit faible pour Lucy, pour son intelligence et sa naïveté (J'ai tellement peur de dévoiler quelque chose). Au départ, je me suis dit qu'il y avait beaucoup trop de personnages, mais plus l'histoire avance, plus tout devient limpide et intrigant. J'avais certains doutes, certaines hypothèses, mais malgré tout j'ai été surprise. L'enfance est écrite d'une façon intéressante, et elle se retrouve dans tous les personnages. Ces personnages, ils n'ont pas eu la vie facile; leur parcours de vie est lourd et remplis d'embûches. Ces embûches moulent l'histoire et lui donne son ton.

L'identité n'est pas un sujet qui se retrouve souvent dans les romans. Je trouve ingénieux de l'exploiter, surtout dans un monde où le virtuel prend une part importante de nos vies. Ce livre sort de l'ordinaire, j'ai l'impression qu'il fait parti d'une petite case à part ! Il y a longtemps que je n'ai pas lu un livre du calibre de Dan Chaon!


Je donne alors 4 phares sur 5 à ce livre de Dan Chaon. Des phares, car le phare a une importance significative pour Miles et Hayden, dans leurs jeux d'enfants. Je donne 4 phares pour ne pas dire 5 phares (Ho, la perfection n'existe pas!) à ce roman qui a apporté une petite étoile, un petit artifice dans mon amour de la littérature. Je veux aussi donner une petite notion aux remerciements de l'auteur qui m'ont particulièrement émue.




La citation : Seul le sang, la famille, l'histoire, le temps, identifient un être humain. Le sang est la meilleure carte d'identité. Jean-Marie Adiaffi


Merci à Albin Michel et Partage-Lecture

pour ce bon Roman !



vendredi 11 mars 2011

En cas de malheur- George Simenon




Quatrième de couverture: Il y a deux heures à peine, après le déjeuner, dans le salon où nous venions de passer pour prendre le café, je me tenais debout devant la fenêtre, assez près de la vitre pour en sentir l'humidité froide, quand j'ai entendu derrière moi ma femme prononcer : - Tu comptes sortir cet après-midi ? Et ces mots si simples, si ordinaires, m'ont paru lourds de sens, comme s'ils cachaient entre leurs syllabes des pensées que ni Viviane ni moi n'osions exprimer. Je n'ai pas répondu tout de suite, non parce que j'hésitais sur mes intentions, mais parce que je suis resté un moment en suspens dans cet univers un peu angoissant, plus réel, au fond, que le monde de tous les jours, qui donne l'impression de découvrir l'envers de la vie. J'ai dû finir par balbutier : - Non. Pas aujourd'hui.

Ma critique: Cette critique sera brève. Je ne connait pas beaucoup l'auteur, alors je ne juge pas son oeuvre complète, mais seulement "En cas de malheur".

C'est l'histoire de Maitre Gobillot, qui nous raconte sa carrière, un peu de son passé, un peu de sa famille. Il est marié, avec l'ex-femme de son ancien patron et a une relation extra-conjugale. Cette relation extra-conjugale prend beaucoup de place dans la vie de Maître Gobillot. Cette Yvette à une place intégrante dans l'histoire. Le roman tourne autour de ces deux relations; davantage celle de la maîtresse que l'épouse. Cette relation finira de quelle façon? Le dénouement nous débouche à une conclusion face aux amours de Gobillot.

Mais ce qui cloche dans cette histoire, c'est que je n'ai rien senti. La plume est exquise, mais j'attendais l'action, j'attendais le dénouement, les coups,le sang, les frissons; mais rien, rien du tout. J'ai de la compassion pour Gobillot, Yvette me fait sourire et je n'aime pas vraiment Viviane, mais je n'ai pas senti d'attachement, de plaisir à suivre les personnages. Depuis le début, je me doutais bien de la fin, du dénouement et mes prédilections étaient fondées. J'espérais ne pas avoir raison ,mais hélas, le roman s'est terminé d'une façon assez prévisible, en combinant les actions des personnages et de la manière dont l'histoire se forge, se construit.

Ce livre, je lui donne 3 maillets sur 5 (maillets, parce que le personnage principal est avocat) car je ne peux pas dire que le roman n'est pas de qualité, il est de qualité, par un auteur de qualité, mais il n'est tout simplement pas de mon goût. Ce livre ne m'a pas convaincue d'arrêter mes lectures de cette auteure, mais j'espère que les autres œuvres de Simenon m'apporteront un souvenir meilleur que celui-ci.

Je remercie Blog-O-Book et livre de poche, qui m'ont fait parvenir ce livre en partenariat.


Citation : La fidélité est l'art de ne pratiquer l'adultère que par la pensée. Decoly

jeudi 3 mars 2011

Deux femmes- Martina Cole




Quatrième de couverture: Dans l’East End, banlieue sinistrée du sud-est de Londres, le danger et la violence sont l’ordinaire. Susan y joue des seules armes dont elle dispose : l’humour et l’amour infini qu’elle porte à Barry, son mari, le caïd à la gueule d’ange. Mais Barry ne sait pas l’aimer,
et la frappe à la moindre contrariété.
Un soir, dans un acte désespéré, Susan lui fait éclater le crâne à coups de marteau. Sa seule certitude, c’est d’avoir protégé ses quatre enfants d’un monstre. Eux, au moins, lui auront échappé.
On la transfère dans la cellule de Matilda Enderby, meurtrière elle aussi.
Les destins de ces deux femmes vont se nouer à jamais. Personne n’aurait pu prédire quelles conséquences aurait leur rencontre...

Ma critique: J'ai fait cette lecture dans le cadre d'une lecture commune avec le forum Partage lecture. J'avais lu la quatrième de couverture et il m'intéressait. Toutefois, je ne le trouvais nulle part à Québec. Heureusement, en fouillant dans un nouveau bouquiniste, je suis tombée sur ce livre par hasard, car il n'était pas sur les rayons de livres, mais bien dans une petite boîte.
Avec cette longue introduction qui dit simplement que j'ai fini par lire ce livre de Martina Cole je vous donne ma critique.

Au départ, j'avais lu certains avertissements qui "dénonçaient"(oui j'ai dis le bon mot pour décrire ce que j'ai lu) la vulgarité de ce suspense. Il est vrai que le vocabulaire ne se compare pas à une œuvre de Tolstoi ou de Shakespeare, mais les statut sociaux et les milieux de vie sont très différents. Sans porter de jugement, je crois que les gens de milieux défavorisé ou qui manquent d'éducation ne sont pas outillés du même vocabulaire que ceux des milieux plus favorisés. En plus, Susan provient d'un réseau familial violent, qui s'envoie des jurons par la tête à chaque fois que de l'air entre dans leurs poumons. Je crois seulement que le langage familier pour ne pas dire populaire est adéquat et même nécessaire pour représenter avec justesse l'environnement dans lequel elle vit. Je ferme maintenant la parenthèse en vous faisant part de mon appréciation de ce livre.
J'ai vraiment aimé. Sincèrement et sensiblement. J'ai aimé comment Martina Cole nous insère dans l'univers de Susan et la facilité qu'elle a de nous amener à haïr Joey et Gary. J'ai ressenti l'amour de Susan pour ses enfants, j'ai apprécié sa sensibilité,sa bonté (pouvons-nous parler aussi de naîveté?) et toutes les belles choses qui font d'elle un personnage franchement étonnant.
Le livre ne repose pas sur l'intrigue ou le dénouement, il est assez facile de prédire les événements. Néanmoins, les faits, les jours, le quotidien est tellement bien racontés que nous avons une aisance et une sympathie par rapport à Susan, à cette victime.

J'ai compris la sévérité de la violence conjugale et tout le poids qui venait avec. J'ai compris l'amour qu'une personne violentée pouvait ressentir pour son conjoint (conjoint dans le roman) et j'ai compris, j'ai pu voir les sentiments, les regrets, la haine et la colère.

Toutefois, le livre est quand même assez long et il y a quelques petites longueurs. Je me suis accrochée à l'histoire après 150 pages. Le reste en valait largement la chandelle.

En relisant la quatrième de couverture, je me suis dit que Mathilda et Susan n'avaient pas un destin aussi similaire qu'il est écrit, mais bon à vous de le lire pour m'expliquer ou me contredire?

Ce livre n'est pas au centre de la vie carcérale, mais, personnellement je crois que le livre est bâti sur les épaules de Susan, à ses gouttes de sueur consacrées à ses enfants. J'ai vu l'amour d'une mère à travers toutes les tempêtes. Qu'est-ce qu'une mère ne ferait pas pour protéger un de ses bébés?
Ce livre explique un milieu de vie qui n'est pas le mien et de là mon intérêt pour Deux femmes. Il me fait voir une histoire de quartier, une histoire de rue comme il doit y en avoir bien d'autres, avec des méchants, des voleurs, des criminels et des victimes...

Je donne 4 barreaux de prisonniers sur 5 (vous comprenez pourquoi) pour un roman qui a remué tout simplement mon cœur sensible aux âmes humaines. Je vous le conseille, même si le langage est cru,vulgaire, car dans la vie il n'y a pas que des gens heureux et bien articulés.

Citation :Être une femme, c’est une douleur. Quand on devient jeune fille, ça fait mal. Quand on devient bien-aimée, ça fait mal. Quand on devient mère, ça fait mal. Mais le plus intolérable, c’est d’être une femme qui n’a pas connu toutes ces douleurs.

Blaga Dimitrova